Les œuvres d'Anish Kapoor et mes déambulations dans l'exposition "Circulez" et son Gangnam!!!8/25/2012
Cliquez sur la photo à gauche pour être redirigé vers un site qui présente les œuvres de ce plasticien contemporain aux origines internationales. Dans ses réalisations, le monde se réfléchit et son reflet nous fait évoluer entre réel et rêve, mythe et Histoire, géométrie et infini de l'horizon en art. Vous trouverez notamment la présentation de "Léviathan", objet de l'exposition Monumenta au Grand Palais. Entrer dans le ventre du monstre fut une expérience sensorielle extravagante! On pense à Jonas dans le ventre de la baleine... La pression sur l'immense toile était maintenue par l'air. On distinguait à travers cette fine membrane les reflets du soleil dans la verrière du grand palais. Puis, en sortant de cet espace englobant, nous attendait la surprise d'une sculpture à l'apparence opaque répartie sur trois sphères. Microcosme et macrocosme? Où se situe l'homme contemporain? La sculpture "Cloud Gate" apparait dans le film "Inception" pour symboliser l'espoir fou d'une vie virtuelle du héros. Située à Chicago, cette sculpture en forme de "haricot" reflète les habitants et la ville avec plus d'éclat grâce à la matière utilisée: une vie en plus clair, un horizon urbain démultiplié! A la Cité de l'Architecture et du patrimoine, l'exposition "Circulez" montre comment la ville est un lieu de mouvement apprivoisé ou subi. Inventions techniques, le train, l'avion, le vélo! Et il faut revoir le revêtement l'architecture du quartier. La scénographie est amusante: à travers des façades factices, on aperçoit la rue telle qu'elle était au fil des siècles. Le boulevard Haussmanien anéantit la petite rue des siècles passés pour laisser le flux se diffuser entre les nouvelles et flambantes gares! Certaines ont même un campanile orné d'une horloge qui indique le temps de tout le territoire et concurrence le clocher de l'église. Une partie de l'exposition est réservée aux utopies de la ville: Bramante, Métropolis,... Chaque idéalisation est une rationalisation! Ainsi la réalisation de Guillaume Lebigre d'après un dessin de Harvey Willey Corbett (1913) qui montre des strates superposées: véhicules sousterrains, voitures et trains avec autobus et tramways, passerelles pour piétons, habitats, balons dans le ciel. Si je rapproche mes deux expériences de l'espace à travers ces œuvres et cette exposition, je me dis que, ce qui compte dans l'espace de nos villes, c'est qu'il accueille notre espace intérieur. Ainsi, le temps passé dans les transports souterrains n'en est-il pas moins une large part de notre existence. Comment rendre de sa substance au temps si les transports nous transforment en 'flux"? Des initiatives voient le jour pour animer les transports... Car, alors que notre époque nous offre la possibilité de tout faire sans bouger de chez soi, l'homme n'a jamais autant voyagé... Comment traiter ce paradoxe qui fait se conjuguer espace intérieur et extérieur. Enfin, il semble aussi que la déambulation ait un effet bénéfique sur les malades. Le transport a-t-il un rôle à jouer dans la santé. Le "Léviathan" occupa l'espace du grand palais pour montrer le lien intérieur / extérieur, ténu, puisqu'il ne tient qu'à un souffle qui fait tenir en harmonie tout l'environnement. Préservez le mouvement de l'air, le souffle... Dans la vidéo qui suit, Anish Kapoor détourne le Gangnam comme propagande et en fait une arme de défense des droits de l'homme. Comme le dit M.Compagnon avant de commencer son cours sur le roman de Proust au Collège de France (accessible en podcasts: cliquez sur la photo pour accéder au site), le lecteur de romans doit avoir de la mémoire car le roman vit avec vous pendant quelques jours ou semaines au fil des dizaines de pages! Il existe plusieurs styles de lecture plus ou moins rapides qu'il faudrait détailler... Une autre fois! Au début, le roman décourage parfois à cause des descriptions ou des personnages secondaires qui se multiplient. Bonne nouvelle: les éditeurs publient aujourd'hui des romans en version abrégée, notamment les grands classiques. Vous pouvez ainsi vous faire une culture de base indispensable pour avoir quelques repères dans l'histoire de la littérature. Lire un roman en contexte aide à imaginer l'intrigue sans commettre de contre-sens: par exemple, Mme Bovary (et non Madame "de " car elle n'est pas noble...) monte "dans une voiture jaune" qui ne peut pas être un taxi de New York! Les épisodes ne se limitent pas au déroulement d'une action: les objets, les noms propres (onomastique), les mots à plusieurs sens peuvent indiquer des pistes, révéler une facette des personnages. C'est pourquoi les descriptions sont parfois plus vivantes que les actions si le lecteur y décèle un jeu de mots ou de l'humour. Relisez les descriptions sensuelles de la nature dans "Une Partie de Campagne" de Maupassant, voyez pourquoi la mine qui dévore les héros de Germinal s'appelle "le Voreux"... Enfin, l'intrigue est racontée par un narrateur qui est ou n'est pas un personnage de l'histoire. La personnalité de celui-ci, qui n'est pas forcément celle de l'auteur, influe sur la manière dont sont racontés les événements. Dans les romans épistolaires, chaque personnage donne un éclairage différent sur une action qui peut ainsi être plus saisissante. Voyez la surprise que Camus réserve à la fin de "La Peste", ou la folie du narrateur de "l’Étranger", ou le tutoiement de "La Chute". Lire des romans requiert mémoire et persévérance mais on se prend au jeu de l'imagination car, chaque mot, le style de celui qui raconte, nous lancent dans un écheveau virtuel qui repose sur notre faculté à imaginer le réel et l'irréel! Imaginez le virtuel, n'est-ce pas vivre plusieurs vies? Il existe différentes formes de loisirs et d'études. lors de l'Antiquité, les latins se livraient à l'otium qui alliait les deux exigences. Aujourd'hui, la course folle du quotidien, nous amène à faire plusieurs activités simultanément: la musique est un accompagnement, le sport se pratique en groupe pour favoriser le relationnel... Difficile cependant de lire en faisant autre chose en même temps! Quelle place reste-t-il pour la lecture? 6 bonnes raisons de lire: 1-La lecture est une activité qui permet de se recentrer sur une seule activité. Elle est donc un atout pour la bonne santé puisqu'elle offre un instant de méditation. 2- La lecture fait appel à une forme d'intelligence au carrefour entre la logique et l'imagination: le lecteur accroit ses connaissances en observant les agissements du personnage. 3- Le lecteur partage les émotions et les réactions du personnage soit en le jugeant, en le comprenant, soit en s'identifiant. Dans tous les cas, le lecteur prend conscience de la diversité des sensations et des émotions des multiples caractères humains. 4- Le lecteur se représente de façon personnelle ce qui est transcrit dans les mots: il accroit son vocabulaire et peut ensuite mieux décrypter le monde autour de lui avec un lexique précis et une syntaxe plus subtile. 5-En anticipant les comportements des personnages, en se laissant surprendre par le personnage, il entreprend de mieux se connaître lui-même en analysant ses propres réactions. 6- Compte tenu du coût du livre, cela revient moins cher que de suivre des séances de sophrologie;) Retrouvons-nous sur le blog lectures pour partager nos expériences? |
AuteurChristelle Abraham Valette ArchivesCategories
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